l’herbe jaillit du sol
on ne sait plus rien
des morts

Petite encyclopédie du Haïku

Une écriture du moins (2)

Poésie de la sensation, pas de la réflexion.

« Le haïku vient du néant et y retourne. » (Alain Kevern, Malgré le givre, Essai sur la permanence du haïku)

Le haïku n’explique rien, ne démontre rien, ne recherche pas le joli. Il s’attache à l’expression fugace que la brièveté même de la forme contraint à l’économie. C’est l’instant dont il tente de s’emparer, le temps qu’il veut prendre au piège, contraindre à l’immobilité. C’est le mouvement qu’il veut figer dans sa légèreté, son unicité. C’est l’espace auquel il s’efforce de retirer toute orientation. « Un monde auquel l’homme appartient, mais qu’il ne domine pas. » (Allan Watts – Le bouddhisme Zen.)